LA FAMILLE en philosophie (conclusion)

Cet ensemble de considérations permet de poser un diagnostic et de mettre à jour les causes majeures des troubles qui apparaissent aujourd’hui, tant dans la société en général que dans les familles. Les jeunes, et les moins jeunes, souffrent de plus en plus de troubles psychologiques et de carences éducatives. Il s’ensuit un manque de force morale et de résistance nerveuse accru, une perte de la conscience professionnelle et de la simple honnêteté à tous les niveaux, un esprit de revendication permanente, l’instabilité générale des institutions et des personnes, avec les dérivatifs, désormais bien connus, que sont la drogue, la délinquance, etc..


La destruction de la famille entraîne celle de la société. Les hommes souffrant de lacunes éducatives dues aux déficiences de leur famille deviennent facilement la proie de toutes sortes d’instrumentalisations politiques, médiatiques et économiques... Au vu de l’énergie avec laquelle on s’applique à faire et établir exactement le contraire de ce qui convient, on est tenté de se demander si ce n’est pas précisément cela qui est recherché.

Reconstruire une société requiert la restauration de la famille. Cette restauration est l’affaire de tous. L’État ne pourra rien faire si les familles elles-mêmes ne coopèrent pas à sa politique et ne cherchent qu’un intérêt familial égoïste. Les familles, à elles seules, sont impuissantes sans l’appui du pouvoir politique. Mais l’État actuel ne semble guère chercher à restaurer la famille ; sa politique est plutôt fondamentalement anti-familiale.
Cependant, si les chefs de famille ont de fermes convictions et saisissent toute la dimension et les implications de leur fonction, ils peuvent encore maintenir cette base de la Civilisation et la transmettre à leurs enfants.





Tout ce qui a été exposé ici peut sembler en opposition radicale avec la réalité sociale actuelle.
De fait, l’évolution et les bouleversements qu’ont connus nos sociétés depuis le 20e siècle et qui ne cessent de s’accélérer, empêchent de vouloir réaliser cet idéal de manière univoque et simpliste. La société moderne et le manque de tradition familiale causent des déficiences chez tous. Bien des pères et mères de famille pleins de bonne volonté manquent des qualités nécessaires à l’exercice de leurs fonctions. Les conditions économiques, politiques et culturelles placent les parents dans des situations dramatiques qui leur interdisent de vivre intégralement l’idéal - même simplement naturel - de la famille civilisée.
Si ce qui est lié immédiatement aux principes mêmes de la famille (et donc tout ce qui touche la procréation) n’est guère susceptible de concessions, et peut requérir une fermeté héroïque de la part de parents persécutés par un État hostile et un environnement politique et social délétère, ce qui est du domaine de son gouvernement et de ses multiples activités peut fort bien ne pas pouvoir être réalisé de manière intégrale, telle qu’on l’a exposé ici. Il faut en cela beaucoup de prudence et d’empirisme, tant de la part des hommes politiques que des familles.

L’art de la politique est de rendre possible ce qui est nécessaire. La reconstruction de nos sociétés est une œuvre longue et patiente, qui ne saurait se faire sans la grâce du Christ.